vendredi 5 décembre 2014

Observation d'un nid de ponte

A la recherche de géniteurs remontés sur le ruisseau de Nanri nous avons pu observer fin novembre la construction d'un nid de ponte en préparation du frai.  Ces nids, constitués d'une dépression dans les galets, ne sont pas toujours évidents à localiser.  Certains poissons choisissent des sites à courant forts et parfois encombrés.  De plus, le nettoyage en surface des sédiments ne dure généralement pas longtemps dans une rivière à forte charge sédimentaire.  Une tache plus claire au niveau du substrat suivie d'un dôme d'accumulation de graviers constituent les indices les plus valables d'une activité de frai sur un site.
Avec un peu de chance la présence des géniteurs sur le site est parfois observable.  Avec beaucoup de chance on peut observer la femelle en train de creuser et nettoyer les graviers.  Etre témoin de l'accouplement en demande encore plus et reste un souvenir mémorable.
 
Le nid observe sur le ruisseau de Nanri le 19 novembre m'a interpellé par sa superficie et la profondeur de l'entaille dans le substrat.  Sa localisation est idéale, en amont d'un déflecteur central installé par nous pour un nettoyage naturel du lit de gravier en aval.  Dans les conditions de débit normal cette localisation est la plus adéquate car le flux traverse le dôme par sa base et percole à travers les graviers.  Un scenario idéal pour l'oxygénation de œufs.  En cas de crue le concentration du flux pourrait entrainer une partie du dôme et causer la perte d'une partie de la ponte.  C'est peut-être la raison pour laquelle le 22 novembre on a observé un élargissement de l'entaille avec une déposition encore plus importante de graviers sur le dôme.
 
Un tel travail n'est pas l'œuvre d'un petit poisson et m'a fait suspecter la présence d'un géniteur de taille respectable sur ce site.  A moins qu'il s'agisse de plusieurs individus actifs sur la même zone?  L'observation furtive d'un remous ou de l'éclair de la robe d'un poisson ne m'a pas satisfait et je suis retourne voir ce site a la nuit tombée pour en avoir le cœur net.
A la lumière de ma lampe frontale j'ai trouve la réponse à ces questions: un magnifique poisson proche des 40 cm.  J'ai eu le temps de prendre 3 photos à des distances plus ou moins rapprochées, la dernière couche à plat ventre le bras tendu m'a permis d'immortaliser ce spectacle à moins d'un mètre de la truite...
 
Pour avoir une donnée comparative, le ruisseau fait environ 170 cm de large à cet endroit.
Quelques mètres plus en aval un autre petit poisson (22-25 cm) patrouille la frayère, probablement un jeune male ayant participe au frai.
 

mardi 6 mai 2014

Alevins

 Vers la fin du mois d'avril les premiers alevins de truite émergent des graviers. Comme c'est le cas cette année, un printemps avec faible pluviosité entraine des conditions de débit favorables à leur observation. Celle-ci peut apporter des informations intéressantes concernant le succès du frai de la truite:

-) La localisation des secteurs de ruisseau où les géniteurs se sont reproduits. Peu après leur émergence les alevins sont peu mobiles et restent à proximité des graviers où ils sont nés. Bien qu'ils soient plus difficiles à voir vu leur petite taille, il est plus facile de les photographier à ce stade.
-) Au sein d'un même ruisseau on peut observer un timing de frai différent entre deux populations de truites: des géniteurs issus de la Lesse et une population isolée en tête de bassin.  Ainsi, les alevins issus de cette dernière montrent un stade de croissance avancé d'au moins 3-4 semaines comparé aux alevins photographiés sur un secteur proche de la confluence avec la Lesse, issus de géniteurs migrants.
-) Ces observations peuvent se révéler judicieuses dans l'identification de ruisseaux pépinière où la dynamique de reproduction n'est pas confirmée ou inconnue.  Un exemple observé cette année est le ruisseau de Miséri a Chanly qui mériterait plus d'attention dès lors dans la suppression d'embâcles empêchant la remontée des géniteurs.
-) Des alevins ont été observés sur un secteur du ruisseau de Waiti recréé en 2009 afin de reconnecter deux biotopes isolés, preuve étant de l'intérêt de reconstituer un nouveau lit de ruisseau lorsque celui-ci a été déplacé ou enterré…  

vendredi 14 février 2014

Piège du ruisseau de Village – Etude des géniteurs migrants 2013

Fortes crues - Limite d'utilisation du piège
 
40 poissons ont été inventoriés durant la période de piégeage en 2013.  La taille moyenne observée est en baisse par rapport aux années précédentes de par l’abondance de sujets juvéniles 0+ et immatures.  Comme en 2012, une carence en femelles à maturité sexuelle est remarquée.  Les statistiques sont biaisées de par le fait que l'opération du piège a du être interrompue entre Noel et Nouvel-An à cause de crues trop importantes. 
Il parait fort probable que d'autres sujets non-inventories ont pu emprunter le ruisseau durant cette période étant donne la régularité des remontées observées au cours des jours précédents.  De plus, au cours de cette même période, le pic de remontées fut observé sur le Ry de Chicheron et Franc-Ry situes en amont.
Comme en 2011 une truite femelle marquée (ablation adipeuse) a été interceptée dans le piège.  Ce poisson est issu d’un rempoissonnement en truites « Mirwart ».

Beau géniteur femelle sauvage

Résultats d’inventaire
2011
2012
2013
Nombre total de poissons inventoriés
45
24
40
Juvéniles 0+
2
8
16
Juvéniles immatures
10
2
9
Sujets Males
16
10
11
Sujets Femelles
17
4
4
Fécondité absolue (nb. œufs)
8000
2000
2200
Taille moyenne (cm)
22
18
16
Période d’opération
1 – 31 /12
30/10-12/01
1/11-15/01
Concentration de la migration (%)
53
30
15
Nb de jours piège non opérationnel (jours)
3
2
8