vendredi 30 mars 2012

Travaux sur le réseau d'égouttage: Vers une meilleure qualité biologique du ruisseau de Village?

Fin 2011 et encore ces derniers jours deux entreprises de travaux publics ont complété différents tronçons du réseau d'égouttage permettant de nouveaux raccordements de riverains (environ 20 équivalents habitants). De plus, ces travaux ont permis de rectifier des anomalies dont nous avons contribué à l'identification et qui avaient un impact significatif de contamination sur le ruisseau de Village. Vous l'aviez déjà surement compris, ce qui n'était pas raccordé finissait dans le ruisseau. Raccordements sur un chenal de fuite de déversoir d'orage ou fuite du ruisseau vers le réseau d'égouttage contribuaient à une perturbation du milieu telle que celle-ci représentait un facteur limitatif principal dans le maintien et développement d'une population de salmonidés dans ce ruisseau.
Ainsi, le secteur aval du ruisseau n'offrait jusqu'à ce jour que la perspective de survie aux espèces d'invertébrés tolérantes de la pollution: chironomes, gammares, simulies, sangsues et quelques variétés de baétidés. Quelques truites semblaient pourtant s'en accomoder et s'etaient probablement résignées a devoir se sustenter de ce régime peu varié.

Combien de temps faudra-t-il pour que le milieu ressente les effets bénéfiques d'une meilleure qualité de l'eau et qu'une augmentation de la biodiversité soit observée? Les espèces de trichoptères, de perles et d'éphémères plates présentes sur l'amont du ruisseau viendront je l'espère coloniser rapidement ce milieu en cours de restauration.
Comment effectuer le monitoring de cette évolution? Le concept d'un laboratoire à ciel ouvert pourrait bien se concrétiser dans le cadre d'un nouveau projet communal / PCDN (en préparation) visant la restauration d'un ancien lavoir situé en bordure de ruisseau.


Le PCDN, dans le cadre des projets menés au sein du groupe 'Zones Humides', propose la mise en œuvre de travaux pour la double reconversion du site en 'laboratoire à ciel ouvert' à vocation didactique et aire de repos.
Il est proposé de rétablir à partir du ruisseau de Village une alimentation en eau continue dans le bac du lavoir et son retour vers le ruisseau par son exutoire. Le lavoir deviendrait alors un 'laboratoire à ciel ouvert' permettant à tout moment une évaluation biologique de la qualité de l'eau établie par l'analyse de la diversité d'échantillons de macro-invertébrés récoltés dans le lavoir. Un panneau didactique situé à proximité du lavoir offrira un guide général sur la diversité des familles de macro-invertébrés servant d'indicateurs quant au niveau de perturbation (pollution) du ruisseau. En outre ce panneau servira de relais d'information pour notre projet 'Truite – Resteigne' et aussi l'importance du site en tant que lieu de reproduction de la salamandre.

vendredi 9 mars 2012

Salix Purpurea: un allié de la truite fario?

Le saule pourpre (salix purpurea) est une espèce végétale indigène que l'on rencontre souvent dans les milieux humides de nos régions. Sa particularité, comparée aux autres espèces de saule, outre la couleur pourpre de l'extrémité de ses rameaux, réside dans sa taille plus faible et sa forme plus touffue. Il possède comme les autres espèces de saule une grande facilité de multiplication par bouturage.
La littérature scientifique décrit en détail la structure et localisation des zones de ponte (nids) que les truites utilisent dans les gravières situées en sortie ou sur le côté d’un pool.* Des observations complémentaires sur le terrain (aussi chez nous) ont démontré l’importance de zones de refuge ou « caches » à proximité de ces zones de frai offrant une protection contre les prédateurs.




En absence de sous-berge la truite utilisera toute accumulation de débris ou végétation recouvrant partiellement le ruisseau comme aire de repos ou abris en cas de danger. Nos observations dans des ruisseaux de faible largeur semblent montrer que les truites en préparation au frai restent très vigilantes et ne s'éloignent jamais d'un abri proche.


On peut aussi utiliser le bouturage de saules comme outil pour la stabilisation de berges érodées ou reconstituées (fascines), la végétalisation de berges pour produire des zones d' ombre (atténuation des effets du changement climatique) et la constitution de caches pour les poissons en migration saisonnière (protection contre la prédation par les hérons).
Le bouturage se pratique idéalement pendant la période de repos végétatif avec des rameaux de bois tendre ou de section d'environ 10 mm, ceux-ci sont enfoncés 10-15 cm dans la berge et peuvent être taillés ultérieurement pour favoriser une croissance touffue plutôt qu'aérienne.

*A. Champigneulle, C. R. Largiader, A. Caudron; Bull. Fr. Pêche Piscic.; 2003, 369, 41-70.