jeudi 25 octobre 2012

Faut-il remettre le ruisseau de Nanri dans son lit ancien?

Il y a plusieurs décennies un grand étang a été aménagé dans le domaine du Cruckay.  Son alimentation en eau se fait majoritairement par le captage de sources avoisinantes et dans une moindre mesure par la déviation d’une partie du flux du ruisseau de Nanri.  Pour laisser place à cet étang le cours du ruisseau a été déplacé dans un chenal adjacent, se prolongeant même après la sortie de l’étang sur environ 200 m.  Lors d’une crue importante en 2010 l’étang a débordé et cette eau a rejoint l’ancien cours du ruisseau, mettant à jour son lit originel et ses lits de graviers. 

 Suite à cet évènement nous nous sommes interrogés sur la pertinence et les avantages à éventuellement remettre le ruisseau dans son lit ancien.  Les avis étant partagés il faut analyser en détail les arguments pour ou contre cette opération :

POUR
-) L’ancien lit existe et est exploitable.  Y remettre le ruisseau permettrait une  restauration de la situation originelle.
-) Le cours de l’ancien lit est varié (méandres) et son substrat naturel est de qualité (graviers de granulométrie variée) – Par contre le nouveau lit est surtout constitué de plaques schisteuses et présente une carence de graviers exacerbée par une longue interruption du transport physique (barrage ; récemment enlevé).
-) L’ancien lit est localisé de l’autre côté de la drève et se trouve ainsi plus près de la lisière où une plus grande quantité de lumière est disponible pour la végétation rivulaire et le développement de macrophytes – Par contre le nouveau lit a une configuration anormale avec des berges escarpées et surtout prônes aux phénomènes d’érosion.
-) Le coût de la reconnexion au lit originel est assumé par le propriétaire.
CONTRE
-) La reconnexion du ruisseau à son lit implique une déviation orientée à 45 degrés par rapport à la direction actuelle du cours et la mise en place d’un pertuis rectangulaire en béton (L ±  5 m) pour le passage sous la drève.  La déviation impliquera un renforcement de berge et l’utilisation probable de gabions.  Un risque non négligeable existe de destruction de ce barrage et chenal de déviation en cas de très forte crue.  Les conséquences pourraient être sérieuses en cas d’inondation de par les dégâts occasionnés par les eaux et de par la rupture d’alimentation en eau dans l’ancien chenal restauré.
-) Le transfert du ruisseau du nouveau vers l’ancien lit entrainera une rupture temporaire du cycle biologique, étant donné qu’il est impossible de transférer en même temps l’intégralité des composantes de la faune biologique du ruisseau (macro-invertébrés et poissons).
-) Il est probablement possible de continuer à augmenter la capacité d’accueil du ruisseau dans son nouveau lit en procédant à des aménagements tels que frayères semi-artificielles.

Les avis étant partagés, la décision de remettre oui ou non le ruisseau de Nanri dans son lit originel sur ce tronçon de 200 m se fera après consultation de tous les partenaires au sein de ce projet.  Votre opinion est aussi la bienvenue et vous pouvez formuler un commentaire ci-dessous.


lundi 15 octobre 2012

Travaux d’aménagement

Ce samedi 13 octobre nous avons accueilli un groupe d’étudiants participant à la formation ‘Gestion durable de la pêche et développement des structures associatives piscicoles et halieutiques’ organisée par la Fédération Sportive des Pêcheurs Francophones de Belgique asbl.  Le but de leur visite était de prendre connaissance de notre projet et de pouvoir mettre en application sur le terrain diverses techniques relatives à la restauration de biotopes dans l’optique d’augmenter la capacité d’accueil de la truite fario.  Nous leur avons également fait une démonstration du fonctionnement d’un incubateur ‘jacuzzi’ pour truites et du piège de capture utilisé pour le recensement de géniteurs migrants. 
Grâce à leur contribution nous avons pu mettre en place 4 nouvelles frayères semi-artificielles (poutres de retenues et déflecteurs)  et réalimenter en galets 5 frayères existantes ; en tout près de 3 tonnes de graviers qui vont constituer une belle superficie disponible pour le frai.
Sur le ruisseau de Nanri près de 25 m de fascines ont été mises en place afin de contribuer au contrôle de l’érosion des berges et de la production de sédiments qui y est associée.
Une journée de travail très agréable et conviviale avec des gens réellement intéressés aux efforts de conservation et réhabilitation.  Au nom de notre groupe de travail je me dois d’encore les remercier et les féliciter pour leur courage d’avoir œuvré dans des conditions climatiques parfois éprouvantes.  Merci à Sophie et Ann pour l’organisation de la journée et Georges et Géraldine Devis pour leur accueil chaleureux dans leur salle de séminaire du Moulin de Resteigne.