jeudi 9 juin 2011

Le ruisseau à l'égout!

Ce vendredi 3 juin j’ai été alerté par un riverain du ruisseau de village du fait que le débit d’étiage était anormalement faible à tel point que le flux était quasi nul. Ayant été indirectement informé de la réalisation récente de travaux d’urgence sur le réseau d’égouttage au croisement du Chemin du Bois et Rue Grande et de fuites apparentes du ruisseau vers un chenal de fuite d'un DO (déversoir d'orage), je me suis rendu en amont du village pour évaluer le débit du ruisseau. A ma grande stupéfaction j’ai du faire le constat qu’au moins 80% du flux du ruisseau était perdu quelque part dans l’aqueduc souterrain canalisant le ruisseau sur le haut du village. Le lendemain nous sommes allés investiguer le problème et avons accédé à l’aqueduc souterrain par une chambre de visite. L’intervention de nettoyage récente et le déplacement du substrat (pierres et gravats) à laissé une perte importante du ruisseau vers le DO, confirmant les observations effectuées la veille.


Nous avons recréé un chenal dans l’aqueduc par creusement du lit de gravats et confection d’un barrage rudimentaire pour concentrer le flux à l’écart du DO. Nous avons aussi fait le constat évident qu’il y a un défaut de conception de ce DO car il est situé plus bas que le lit du ruisseau dans l’aqueduc (même si le transport physique dans le ruisseau est responsable de l’accumulation de cailloux et ainsi d’un relèvement partiel du lit du ruisseau).
Le fait d’avoir laissé cette fuite importante du ruisseau vers le DO et l’égout ensuite à provoqué deux problèmes sérieux :
-) dilution anormale de la charge dans le réseau d’égouttage (ce que l’AIVE essaie d’éviter dans la mesure du possible) et surpression dans les conduits d'égouts ayant probablement entrainé des dommages structurels
-) perte de débit importante (estimée à 80 %) du ruisseau entrainant une aggravation des problèmes d’étiage et des conséquences écologiques associées.


En effet, ce samedi une trentaine de truites retrouvées mortes dans le secteur de ruisseau traversant le jardin du Château de Resteigne. Ce qui était à craindre puisque les températures élevées des derniers jours conjugués à une eau presque stagnante sont fatales aux salmonidés qui ne résistent pas à ces conditions (18 C maximum pour la truite fario).
Mon sentiment, partagé par les collaborateurs de notre projet PCDN, est que l’absence d’action corrective immédiate suite à l’identification de ce problème relève tout simplement de la négligence ou d’une absence totale de discernement des conséquences potentielles de cette situation.
De plus, cette situation n'étant pas nouvelle surtout en période de crue, je n'ose pas imaginer le nombre de truitelles du ru qui en dévalaison printanière ont terminé leur vie dans la station d'épuration plutôt que la rivière…
Le seul point positif dans toute cette histoire étant que le tronçon d'aqueduc souterrain exploré semble franchissable par des poissons qui voudraient l'emprunter pour remonter le ruisseau. Il faudra explorer le reste du réseau souterrain pour évaluer ce problème dans sa globalité.

vendredi 13 mai 2011

Pose de clôtures en tête du ruisseau de Nanri

Un pas de plus vers le contrôle de l'érosion des berges et la sédimentation.
Le secteur du ruisseau de Nanri en amont de sa confluence avec le ruisseau de Bobauchamps se situe dans une zone où l'affectation des sols est essentiellement une zone de pâturage. L'inventaire effectué par P. Laforge et S. Dendoncker en 2010 à mis en évidence que le piétinement par le bétail (une cinquantaine de vaches) aurait une contribution substantielle de sédiments dans le ruisseau entrainant le colmatage du substrat. La fragilisation des berges les rend plus vulnérables face à l'érosion observée lors de fortes crues. Ce phénomène courant est reconnu par beaucoup comme une cause première de la dégradation des biotopes de nos cours d'eau, notamment des lits de graviers utilisés comme frayère.
Sensibilisé par cette problématique et ayant été informé des objectifs de notre projet, le propriétaire agriculteur a accepté de procéder à la pose de clôtures et ainsi de supprimer l'accès aux berges. Les subventions accordées aux agriculteurs pour les clôtures (CER Marloie) ayant expiré une décision collégiale fut prise pour une participation au coût de cette opération alimentée par les fonds récoltés grâce au Prix Charles Ritz obtenu en 2009.
Les vaches auront encore accès au ruisseau de Bobauchamps qui coule sur un sol schisteux (à flanc de roche) avec une probabilité de production de sédiments réduite. Les vaches disposent d'un abreuvoir indépendant alimenté par un drain / source souterrain.